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30 septembre 2008

Chékéba Hachémi

Chékéba Hachémi, son combat pour l’Afghanistan

chekeba_hachemi.jpgContrainte, très jeune, de fuir son Afghanistan natal, elle se jure qu'elle y retournera un jour. Portée par l'ambition d'aider son pays, elle fonde, à 21 ans, l'association Afghanistan Libre, qui œuvre pour la promotion de l’éducation des femmes et des enfants afghans, puis devient la première femme diplomate Afghane.  Aujourd’hui, à 34 ans, Chékéba Hachémi croit plus que jamais que son pays sortira du chaos grâce à l’optimisme des Afghans.

Chékéba Hachemi n’a que 11 ans lorsqu’elle est contrainte en 1986 de fuir avec sa mère son pays, l’Afghanistan, envahi par l’armée soviétique. Séparée de sa mère, elle poursuit son exil avec un passeur, direction le Pakistan, puis la France. « Pendant plus de deux semaines, nous avons traversé la montagne à pied. C’était un calvaire. Moi, la petite citadine de Kaboul, je découvrais mon pays, les villages bombardés par les Russes… J’ai grandi d’un coup devant cette injustice », raconte t-elle. En France, durant sa scolarité, elle se jure qu’elle retournera un jour en Afghanistan, pour apporter son aide …

Dix années plus tard, son diplôme d’école de commerce en poche, elle crée, avec des amies françaises et afghanes, l’association Afghan (qui deviendra en 2001 Afghanistan Libre). « Le but était d’aider les Afghans par l’éducation car l’obscurantisme est lié à l’analphabétisme », explique t-elle. « Nous souhaitions aller en Afghanistan, mais c’est à ce moment que les Talibans sont entrés dans Kaboul ». Faute de pouvoir se rendre sur le terrain, elle tente de faire prendre conscience aux médias français ce qu’est le régime des Talibans. « À l’époque, ça n’intéressait personne, l’indifférence était totale », se souvient-elle.

Porter la voix des Afghanes

Ce n’est qu’en 1999, alors que les Talibans sont encore au pouvoir, que Chékéba Hachémi revient pour la première fois dans son pays. « Je suis arrivée dans la vallée du Panjshir (nord-est de l’Afghanistan), et j’ai vu des centaines de milliers de familles qui fuyaient des villages, brûlés par les Talibans. Je m’étais préparée à être mal reçue par les femmes. Au contraire, elles voulaient que je porte leurs voix en France ». Dès son retour, elle mobilise les médias et obtient un numéro spécial du magazine Elle sur la condition des femmes afghanes. Grâce à cette médiatisation, son association récolte des fonds pour monter des microprojets, initiés sur le terrain par les Afghans eux-mêmes. Des écoles, des centres de formation à la santé, des centres pour former les professeurs, des bibliothèques, un orphelinat et le premier magazine féminin afghan: Roz, fait par et pour les Afghanes, voient le jour en quelques années, grâce à Afghanistan Libre. «Pour moi les projets d’éducation et les projets alimentaires ont la même importance», confie la jeune femme. « C’est aussi vital ».

Première femme afghane diplomate

Tout en se donnant corps et âme à l’Afghanistan à travers son association Chékéba Hachémi entame en 2002, après la chute des Talibans, une carrière dans la diplomatie. Le nouveau président afghan, Hamid Karzaï, lui propose de devenir la première femme diplomate afghane, fonction qu’elle va assurer à Bruxelles, jusqu’en 2005. Puis, voulant s’installer de nouveau en Afghanistan, elle est nommée conseiller du vice-président puis Ministre conseiller auprès de l’Ambassadeur afghan, à Paris. Si la jeune femme n’envisage pas de faire carrière dans la diplomatie, elle sait qu’il reste encore beaucoup à faire en Afghanistan: «Aujourd’hui, la situation est de plus en plus alarmante. J’aimerais que les médias se mobilisent pour expliquer ce qui se passe en Afghanistan, qu’il y ait une réflexion autour de la reconstruction du pays. Car de la stabilité de l’Afghanistan dépend la stabilité de la région et du monde.» Son combat n’est donc pas terminé, mais Chékéba Hachémi reste pleine d’espoir : « Il n’y pas une personne en Afghanistan qui n’ait perdu un proche et pourtant les Afghans continuent de croire en l’avenir. Mais il ne faut pas que la terreur bousille leur optimisme ».

Pour en savoir plus : site de l'association Afghanistan Libre

Propos recueillis par Marie Ernoult pour le site www.toogezer.com

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