27 mars 2015
Juste avant le bonheur - Agnès Ledig
Je viens de finir la lecture de « Juste avant le bonheur », roman paru en 2013 sous la plume d’Agnès Ledig aux Éditions Albin Michel et reparu récemment chez Pocket. Ce roman, acheté un peu par hasard (oui j’avoue, le seul mot « Bretagne » dans le résumé m’y a poussé), m’a arraché plus d’un sourire, quelques éclats de rire et fait aussi verser quelques chaudes larmes... Un joli coup de cœur que je voudrais vous conseiller… et même vous recommander…
4ème de couverture Pocket
Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fée. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d'une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Ému par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n'a pas l'habitude. Mais pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait bien saisir cette main qui se tend...
« Un hymne à l'espoir qui sonne juste comme une expérience vécue... Un livre poignant, ou le malheur n'a pas le dernier mot. » Le Figaro Magazine
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Dans cette histoire, improbable à priori, l’auteure parle avec justesse de relations humaines, de tendresse, de résilience et de coalescence, du bien que peut faire une simple attention, si petite soit-elle, et du bénéfice de tendre la main gratuitement pour s’entraider. Bien-sûr, cela ne nous protège en rien des épreuves de la vie et de ce qu’il peut nous arriver dans la vie, mais être soutenu permet de continuer à avancer car de toute façon on ne peut pas faire autrement.
Dans ce roman, Agnès Ledig met le doigt sur nos propres capacités à se relever du « pire » et sur ce qui fait mal à notre époque : le manque d'empathie et de compassion. C'est chacun pour soi. Alors quand une personne nous tend la main, simplement, nous avons du mal à l'attraper parce que nous ne la voyons pas ou que ça ne peut pas être sincère, plus maintenant. Et comment agissons nous face au malheur des autres ? Pas le temps, chacun sa vie ?
L’auteure ose également un regard sur les hommes qui mérite de s’y arrêter. Au début Julie se méfie d’eux (le père de son fils qui s’est défilé, son père qui l’a chassé, son chef qui la harcèle…), puis découvre que Paul et son fils Jérôme (veufs tous les deux) sont bien différents de l’image qu’elle avait des hommes que la vie lui avait donné pour modèles... Et que la vraie bonté peut encore exister… Enfin, elle aborde, et avec pudeur et maîtrise, des sujets graves et des sujets plus tabous (oui je sais, mais non je ne dirais rien) mais reste toujours crédible.
L’histoire :
Julie est caissière dans un supermarché et élève seule son petit garçon, Lulu, unique rayon de soleil d’une vie déjà difficile. Enceinte après une soirée trop arrosée, Julie n’a trouvé aucun réconfort auprès d’un père autoritaire qui l’a mise à la porte et une mère qui l’a laissé faire. A 20 ans seulement elle subit la pression de son supérieur qui la harcèle : horaires jamais pratiques, accusations sans preuves, menaces, salaire dérisoire… et il n’hésite pas non plus à user de son pouvoir de petit chef pour lui faire des avances. Ces conditions de « travail » lui permettent à difficilement de joindre les deux bouts en fin de mois mais elle accepte de subir malgré tout, parce qu’elle a un fils âgé de 3 ans et qu’elle doit tenir... Tant pis, si elle doit y perdre sa dignité pour pourvoir à son bonheur !
« Quelle dignité ? Ça fait belle lurette que ce petit bout de femme l’a perdue, Quand c’est une question de survie, on range dans les placards les grands idéaux qu’on s’était fabriqués gamine. Et on encaisse, on se tait, on laisse dire, on subit ».
Elle déprime silencieusement à son poste de travail et cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fée. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui tendre la main. Alors qu’elle a encore subi les menaces de son chef, Julie laisse poindre une larme qui se veut discrète et attire l'attention d'un client, Paul, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire qui découvre les « joies » des courses en grandes surfaces… Contrairement à la majorité des clients, il s’intéresse à elle et est ému par leur situation. Cet homme généreux et désintéressé, tente de nouer la conversation avec la jeune fille, de l’inviter à déjeuner, mais cette dernière n’y voit qu’une tentative de drague de la part d’un homme trop mûr. Seulement, à force de patience et de compréhension mutuelle, un début d’amitié se noue. En effet, Paul n’a pas besoin de femme dans sa vie. Et même si l’argent n’est pas un problème, il trimballe lui aussi son lot de casseroles… Et Paul invite Julie et son petit Ludovic à passer quelques jours de vacances dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. La chance serait-elle enfin en train de tourner pour Julie ?
Méfiante, elle fini par se laisser convaincre de sortir de sa grisaille, pour elle et pour son Lulu. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui ne se remet pas du suicide de sa jeune femme. Et puis Lulu découvre la mer, Julie se repose et réussit même à apprivoiser Jérôme qui préférait se méfier d’elle avec ses allures étranges. Gaieté et optimisme reviennent pourtant grâce à l'attachante présence du petit Lulu et au caractère tendre et maternelle de Julie. Ces êtres cassés par la vie réapprennent à vivre au contact les uns des autres…
Mais sur le chemin du retour, un nouveau drame survient. C'est le tragique accident de voiture et Lulu meurt après un long coma. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent encore de réapprendre à vivre et de saisir une nouvelle chance.
« Juste avant le bonheur » : Un conte de fées moderne
On pourrait croire que ce roman est une pâle copie entre « Les tribulations d’une caissière », « Pretty Woman » et d’autres... Sauf qu’il n’en n’est rien… Croire cela serait faire erreur. Comme le dit notre « héroïne », la vie n’est pas un long fleuve tranquille et le calme de la Bretagne n’est peut-être qu’un instant de paix avant la prochaine tempête qui s’annonce. Et pourtant…
« Juste avant le bonheur » c’est aussi cette histoire troublante écrite avec justesse, sans fioritures, sans pathos excessif et sans prétention inutile qui nous prouve encore, s’il en était besoin, que le bonheur est à portée de bain, qu’il est possible de le ressentir, qu’il suffit presque de se servir… mais que malgré tout, cela n’enlève pas les cailloux dans la chaussure ou le sable dans les rouages… mais qu’il faut faire avec et continuer d’avancer, malgré tout.
En effet, lorsqu’une tragédie, qui n’a pas de nom, nous a emportée mais que le temps apaise la douleur, sans pour autant l’effacer, peut-on s’accorder le droit de vivre et de se sentir heureux ? Alors, oui, on n’échappe pas à quelques moments de lecture la larme à l’œil, mais cette lecture est paradoxalement revigorante car elle recentre les choses sur l’essentiel. La force des épreuves de la vie surmontées ensemble, l'espoir d'un jour meilleur et d’un nouvel amour aussi, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle d’accueillir le bonheur un petit matin… Reprendre son souffle et continuer à vivre, malgré tout, et se sentir heureux à nouveau, sans culpabilité. Quelle leçon de vie !
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Ne comptez pas sur moi pour vous raconter les détails, je vous en ai déjà bien trop dit... Ce serait dommage de ne pas découvrir page après page cette très belle histoire partagée avec des personnages profondément attachants et des dialogues d'une rare vivacité. Une histoire de vie, de rencontres, d’espérance, de seconde chance, de lien d’amitié profonde, de vie, de mort, de résilience et de coalescence… Un livre bourré de grâce, d’optimisme et d’énergie, qui réconcilie avec la vie, ou comment retrouver goût à la vie au contact de l'autre.... « Juste avant le bonheur » fait partie de ces (trop) rares livres qu'on a envie de rouvrir à peine refermés, tout simplement parce qu'ils font du bien !
Si je devais paraphraser ce roman, je dirais « Malgré la brutalité de la vie, choisit la vie ! Accroche-toi et savoure chaque instant...» ou bien « Ne baisse jamais les bras… cela pourrait être 2 secondes avant le miracle… »
Interviews de l'auteure...
https://www.youtube.com/watch?v=jrCa-r1RSi8#t=90
https://www.youtube.com/watch?v=NK_sAfqTk7c
17:11 Publié dans Langue Française, Rires et sourires, Société, Voyages... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, coalescence, résilience, voyage, chance, vie, bonheur, amour | Facebook | |
27 juillet 2012
AVOIR et ÊTRE
AVOIR et ÊTRE
Yves Duteil - 2002
Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
12:30 Publié dans Ciné-Musique, Langue Française | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : être, avoir, grammaire, duteil | Facebook | |
11 novembre 2009
Le Dormeur du Val
Le dormeur du val
Arthur Rimbaud (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
14:07 Publié dans Langue Française | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
29 janvier 2009
Histoire de genres
(Auteur Masculin Inconnu - Sens de parole inversé par rapport à l'original)
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La langue française est quand même bizarre.
Pourquoi dès que c'est UNE galère, c'est tout de suite au FEMININ ? Alors LA pluie, LA neige, LA grêle, LA tempête, et tout ça, c'est pour nous les FEMMES.
Ah ben oui ! Vous, c'est LE soleil et LE beau temps, voyez ?
Nous n'avons vraiment pas de pot : LA cuisine, LA bouffe, LA poussière.
Vous, c'est LE café dans LE fauteuil avec LE journal, et d'après certains d'entre vous, ça pourrait être LE bonheur si nous ne venions pas foutre LA m....
Ah, LA langue française est quand même bizarre ! Mais ne voyez aucun sexisme là-dedans !
Mais dès que c'est sérieux, comme par hasard, c'est tout de suite au MASCULIN. On dit UNE rivière ... UNE p'tite rivière, mais … UN fleuve. On dit UNE voiture, mais UN avion avec UN réacteur, et pas UNE petite hélice. Là ! Et quand il y a UN problème dans UN avion, c'est tout de suite ... UNE catastrophe, hé ! hé ! Alors, c'est toujours à cause d'UNE erreur de pilotage, d'UNE mauvaise visibilité, bref à cause d'UNE connerie.
Et alors, attention, dès que LA connerie est faite par UN mec, tout de suite, ça ne s'appelle plus UNE connerie, mais UN impondérable !
Enfin, en tant que FEMME, je ferais bien UNE pétition.
Il n'y a pas si longtemps, nous avions LA logique. LA bonne vieille logique FEMININE. Ca, les MECS, ça leur a pas plu, alors ils ont inventé LE logiciel et LE disque dur.
Cela dit, nous avons quand même quelquefois des petits avantages : ils ont LE mariage, LE divorce, LE procès et nous récupérons LA maison, LA pension, LA carte de crédit et eux il ne leur reste que LE découvert.
Mais en général, le type qui a inventé la langue française ne nous aimait pas beaucoup.
Il n'a pas pu s'empêcher de nous mettre UN accouchement. Et c'est vachement MASCULIN UN accouchement !!
Ah ça, des erreurs comme ça, il en a fait plein : UN sac à main, LE maquillage, LE rouge à lèvres, ... Il s'est trompé dans l'autre sens aussi. UNE moustache, ah ah ! !
Ca, c'est … LA FEMINITE poussée à son comble.
N'empêche, depuis que nos amis LES HOMMES savent tout ça, ils font très attention quand ils parlent à leur FEMME pour ne pas LA vexer : maintenant, ils font LE cuisine, après ils font LE vaisselle et ils regardent LE télé !
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09 janvier 2009
Les Gouttes de Dieu
Les Gouttes de Dieu
« Le manga qui va vous faire aimer le vin ! »
Un manga sur le vin, quelle drôle d'idée ... En tout cas une idée qui change le manga !
L'histoire
Kanzaki Shizuku est le fils du célèbre oenologue Kanzaki Yutaka et il éprouve une grande aversion pour le vin. Cette aversion est certainement due à l'éducation que lui a donnée son père. Il le forçait à goûter et à sentir certaines choses sans aucun rapport apparent avec le vin, et en plus sans jamais lui offrir d’en goûter. À tel point que pour s’eloigner de son père il a décidé de travailler comme commercial pour les bières Taiyo.
Et pourtant les événements vont le projeter d'un bon contre son grée dans l'univers vinicole. A la mort de son père, on ouvre son étrange testament. Kanzaki Yutaka léguera sa cave, dont la valeur est quasi inestimable, à celui de ses deux fils qui pourra résoudre les douze énigmes portant sur douze grands vins et par là même découvrir un treizième vin les surpassant tous et surnommé « Les Gouttes de Dieu ».
Il y a aussi la rencontre avec Miyabi Shinohara apprentie sommelière très érudite en matière de vin mais dont l'expérience est encore un peu faible. Miyabi arrivera à le convaincre de ses dernières réticences pour lui faire découvrir le goût du vin.
Quelques petites précisions
Michel Dovaz spécialiste émérite en matière de vin a préfacé l'édition du premier tome chez Glénat. Il y célèbre l'avènement des « mangavino » (NDLR : Les manga sur le vin). Aujourd'hui, devenir connaisseur en vin demande beaucoup d'étude et de travail. Il salut donc cette initiative qui permet d'ouvrir une porte dérobée pour "entrer dans le monde du vin subrepticement et de tout savoir de cet univers fascinant, tel un detective sans pédanteries sans lourdeur, sans fausses notes".
Et surtout de laisser de côté le laborieux pour ne se concentrer que sur le plaisir. Et finalement, qu'est-ce que le vin sinon le plaisir ?
Des répercussions inattendues
Le manga a eu tellement de succès que les ventes de vins ont explosé en Asie. Le Courrier international avance le chiffre de +20 %. C'est en Corée du Sud qu'il fit le plus d'émules. Myong Joo Im, correspondante du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) à Séoul explique que les Coréens « vont dans les bars à vin avec le manga sous le bras, et demandent à déguster tel ou tel vin qui y est présenté ».
Et après la lecture du tome 1, on comprend cet engouement. Le personnage principal étant un néophyte persuadé qu'il n'aime pas le vin, on s'identifie facilement à lui, et on profite des explications sur les vins. Le grand tour de force des auteurs est d'avoir rendu ces explications vivantes et attractives.
De plus les descriptions de l'odeur et du goût des vins sont si imagées, subtiles et font preuve d'une telle culture, que l'on a envie de courir très vite chez son caviste préféré pour les (re)découvrir, et comparer son propre avis avec celui de l'auteur.
Un manga qui se savoure et se déguste
L'objet est à la mesure de son sujet. Le premier contact avec le manga est bien sûr sa couverture. Un touché doux très agréable. Le personnage principal, Kanzaki Shizuku, y est représenté avec une bouteille de Romanée-Conti 2004 en relief.
Le lettrage sur la couverture et dans le manga en lui-même est raffiné. Les planches de Shu Okimoto sont un régal pour les yeux, tout y est à sa place, et même les trames sont utilisées avec beaucoup d'art et de justesse.
Les Bonus
Enfin, vous pourrez trouver dans les dernières pages un petit manuel qui vous en apprendra plus sur le vin. Et un petit guide mis au point par les auteurs Tadashi Agi (disons « les » parce que Tadashi Agi est un pseudo sous lequel se cachent un frère et une soeur, Shin et Yuko Kibayashi) pour trouver le meilleur rapport qualité-prix en Bourgogne et en Bordeaux.
Toujours dans les petits plus une carte illustrée par une image des Gouttes de Dieu vous sera offerte avec le manga.
Bref, ce manga devrait ravir autant les amateurs de bonnes histoires que les passionnés par le vin. Si vous désirez rentrer dans l'univers vinicole en gardant toujours présente la notion de plaisir, si vous désirez prendre du plaisir en redécouvrant les vins qui ravissent, il vous est fortement conseillé de saisir ce titre au verre.
Les Gouttes de Dieu est un très beau manga, tant au niveau de l'objet en lui-même, que de l'histoire qui est prenante et bien ficelée, ou que des dessins qui sont superbes. Et cerise sur le gâteau c'est très instructif, même pour un Bordelais qui connaît ses classiques ...
Disponible dans toutes les bonnes librairies, les revendeurs spécialisés en manga et les grands magasins ...
Disponible aussi en ligne sur le site de Glenat : Tome1 - Tome2 - Tome3 - Tome4 - Tome5 - Tome6 (à paraître le 24/02/09)
*** *** Article réalisé avec l'appui d'autres sites web *** ***
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14 octobre 2008
Renaissance à l'Automne
A l’ombre de l’automne,
Je tourne une page,
Tombe la feuille.
Virevolte la feuille
Jusqu’au ciel de mon lit,
De ma vie.
Triste feuille
Aux couleurs fanées,
Elle a tout donnée,
En son temps, en son lieu.
Belle feuille,
Souvenirs en elle,
De moment passés
Mais l’instant est là !
De tourner la page
De tomber la feuille …
Ainsi le cycle se poursuit,
Pour que renaisse :
La vie !
Un ange passe …
Portant le bourgeon,
D’une nouvelle feuille.
Une nouvelle page !
Le fruit se construit
A l’abri.
La page s’écrit
Déjà.
Seul l’Amour
En sera la trame.
Seule la Vie,
Gorge déjà le bourgeon …
L’avenir se trouve aujourd’hui,
Dans la feuille qui tombe.
Dans la page que je tourne.
Poésie trouvée sur internet (Auteur inconu)
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12 octobre 2008
Michael Connelly (2)
Créance de Sang
Paru pour la première fois en 1998 sous le titre original de « Blood Work ».
Comme je le disais dans un précédent billet, si tous les romans de Michael Connelly que j’ai lu m’ont captivé, celui-ci m’a particulièrement plût car en plus d’être bien écrit, de faire la part belle à l’aventure et au suspense, il fait plus qu’allusion au don d’organe. Et parler de ce sujet est pour moi très important. Non pas qui j’y ai été confronté à titre personnel, mais j’ai eu maintes fois l’occasion de rencontrer des transfusés, de lire leurs témoignages, et de me documenter sur la question et donc … d’y réfléchir. Et je souhaite que vous aussi, vous y reflechissiez ...
D’ailleurs, petite parenthèse, s’il devait un jour m’arriver quelque chose de triste et que Dieu me rappelle à lui plus tôt que prévu, je souhaite faire don de mes organes … Si cela est possible, que cela soit fait … Je souhaite offrir la possibilité à quelqu’un de vivre à travers moi.
Je vous disais donc que ce roman de Michael Connelly est passionant ...
Petit résumé pour attiser votre curiosité : « L’ex-agent du FBI, Terry McCaleb, est à peine remis d’une greffe du cœur quand une inconnue, Graciela Rivers, vient le voir sur le bâteau où il se repose et le somme d’enquêter sur la mort d’une certaine Gloria Torres, abattue à bout portant et de sang froid par un tueur masqué, dans une épicerie d’une banlieue de Los Angeles. Agacé par l’aplomb de la jeune femme, McCaleb refuse. Mais Graciela insiste et se trouble. Elle lui révele alors que Gloria Torres n’est autre que sa propre sœur, et que c’est son cœur à elle, qui bat sous l’énorme cicatrice qu’il a encore en travers de sa poitrine … Cette enquête, Terry McCaleb la lui doit, quitte à risquer une nouvelle fois sa vie … »
Introduction : « C’est à Raymond qu’étaient allées ses dernières pensées. Elle le verrait bientôt. Il ouvrirait les yeux comme il le faisait toujours et son accueil serait enlaement qui réconforte et soutient. Elle sourit, et Mr Kang lui sourit en retour : c’était pour lui qu’elle était belle, il le croyait. Tous les soirs il lui souriait, et jamais il n’aurait cru que, pensées et sourires, elle ne songait qu’à Raymond, qu’à cet instant à venir. Le bruit de la sonnette qui tinte dans son dos, quelqu’un a ouvert la porte, est entré dans sa conscience, mais à peine. Elle a les deux dollars et les lui tend par-dessus le comptoir. Mais il ne les prend pas. Ses yeux, elle le remarque, ne la regarde plus. Mr Kang observe la porte. Et ne sourit plus. Il ouvre un rien la bouche pour dire un mot qui ne veut pas sortir. Une main lui enserre l’épaule, par derrière. Le contact glacé de l’acier sur sa tempe gauche. Une pluie de lumière déferle dans ses yeux. Aveuglante. Alors elle apercoit le doux visage de Raymond. Puis tout vire au noir. »
Bonne Lecture !
Et revenez me dire ce que vous en avez pensé, si vous avez aimé ... J'en serait ravie !
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10 octobre 2008
Michael Connelly (1)
Je voudrais aujourd’hui vous présenter un auteur de polars que j’aime beaucoup, Michael Connelly. Et dans un prochain billet, je vous présenterais l’un de ses nombreux livres, « Créance de Sang ». Si tous m’ont captivé, celui-ci m’a particulièrement plût car il fait plus qu’allusion au don d’organe. Et parler de ce sujet est pour moi très important.
Vous avez certainement déjà entendu parler de Michael Connelly, cet auteur américain qui a le don de faire de la plupart de ses romans des succès de librairie parmi les lecteurs de romans policiers.
Michael Connelly est né le 21 juillet 1956 à Philadelphie, douze ans plus tard, avec ses parents, il déménage en Floride. Il est diplomé de l'Université de Floride, avec un « bachelors degree » de journalisme en 1980. Il travaille ensuite comme journaliste à Daytona Beach et à Fort Lauderdale (Floride). En 1986, il est le co-auteur d'un article sur les rescapés d'un crash d'avion, qui figure parmi les finalistes pour le Prix Pulitzer, qui lui permet de devenir chroniqueur judiciaire pour le Los Angeles Times. Ses reportages sur les émeutes de Los Angeles au printemps 1992 sont également remarqués et reçoivent enfin le Prix Pulitzer (qu'il partage avec d'autres journalistes associés à ses reportages).
En 1992, c’est avec « Les égoûts de Los Angeles » qu’il se lance dans une carrière d’écrivain. Dans ce tout premier polar, nous faisons la connaissance de Hieronymus Bosh dit « Harry Bosh », Inspecteur du LAPD et héros récurrent des roman de Michael Connelly. Ce roman lui vaudra de reçevoir le prix Edgar du meilleur premier roman policier. En 1994, il abandonne définitivement le journalisme pour se consacrer à l’écriture et adopte le rythme d’un roman par an environ.
Ses livres sont très régulièrement des succès en librairie et obtiennent régulièrement des prix littéraires. Parmi ceux qui lui ont fait décrocher des prix prestigieux, on peut citer « Le Poète » pour le Prix Mystère et « Créance de Sang » pour le Grand Prix de la Littérature Policière. Celui-ci sera d’ailleurs adapté au cinéma en 2002 par Clint Eastwood.
Technique d'écriture
Michael Connelly part d'une intrigue générale dont il définit surtout le début et la fin. Puis il écrit le déroulé au fur et à mesure, sans plan détaillé : « Travailler avec un plan, c'est comme travailler avec un patron, un patron qui vous dit ce que vous devez faire. Et ce patron, franchement, je m'en passe très bien ». Il écrit sur ordinateur, sans avoir besoin d'être dans un endroit particulier. En revanche, il se force à respecter des horaires stricts, notamment en commençant tôt le matin (Marié, 1 enfant).
Principaux personnages récurrents
· Harry Bosch : un inspecteur du LAPD qui démissionne et se met à son compte, avant de réintégrer le LAPD au service des affaires non résolues (service inventé par Michael Connelly, inspiré du service Homicides de Cold Case)
· Kizmin Rider (dîte « Kiz ») : Partenaire de Bosch à la section Homicide et à l'unité des affaires non résolues
· Eleanor Wish : Ex-agent du FBI et ex-femme de Bosch avec qui il a une fille (rencontre dans « Les Égouts de Los Angeles » et séparation dans « L'envol des anges »)
· Frankie Sheehan (décédé) : Partenaire de Bosch à la section Vol du LAPD
· Terrell McCaleb (décédé, dît « Terry ») : Ancien "profiler" du FBI, il prend sa retraite après une transplantation cardiaque dans la petite île de Catalina au large de Los Angeles. Il apparaît dans trois romans.
· Rachel Walling : Agent du FBI
· Irvin Irving : Chef du LAPD
· Mickey Haller : Avocat de la défense dans des affaires criminelles et demi-frère de Bosh
· John Chastain (Décédé) : LAPD IAD Detective
· Jack McEvoy : Journaliste au "Rocky Mountain News" (il a enquêté sur la mort de son frère par un serial killer qui se faisait appeler « Le Poète »)
Son œuvre
La liste comporte le titre français et la date de publication en France et entre parenthèse, le titre anglais et la date de sa première publication au USA. J’en ai lu beaucoup … mais, en bleu, mes préférés ;-) et en rouge ceux que je vais lire très prochainement ...
· Les Égouts de Los Angeles (1993) (The Black Echo, 1992)
· La Glace noire (1995) (The Black Ice, 1993)
· La Blonde en béton (1996) (The Concrete Blonde, 1994)
· Le Poète (1997) (The Poet, 1996)
· Le Cadavre dans la Rolls (1998) (Trunk Music, 1996)
· Créance de sang (1999) (Blood Work, 1998)
· Le Dernier coyote (1999) (The Last Coyote, 1995)
· L'Envol des anges (2000) (Angels Flight, 1999)
· La Lune était noire (2000) (Void Moon, 2000)
· L'Oiseau des ténèbres (2001) (A Darkness more than Night, 2001)
· Wonderland avenue (2002) (City of Bones, 2002)
· Darling Lilly (2003) (Chasing the Dime, 2002)
· Lumière morte (2003) (Lost Light, 2003)
· Los Angeles River (2004) (The Narrows, 2004)
· Deuil interdit (2005) (The Closers, 2005)
· La Défense Lincoln (2006) (The Lincoln Lawyer, 2005)
· Chroniques du crime (2006) (Crime Beat : A Decade Of Covering Cops And Killers , 2006)
· Echo Park (mai 2007 en France) (Echo Park, septembre 2006)
· A Genoux (avril 2008 en France) (The Overlook, mai 2007)
· The brass verdict (?) (2008 ?) (The Brass Verdict, 2008)
Dans un prochain billet, je vous parlerait de « Créance de Sang », mon roman préféré de cet auteur ....
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02 octobre 2008
Aimons toujours ! Aimons encore !
Aimons toujours ! Aimons encore !
Victor Hugo - Les Contemplations - Livre II
Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !
L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !
Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !
Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !
Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et réveurs.
Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !
Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.
Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,
Je préfère aux biens dont s'enivre
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.
Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ?"
Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini !"
L'amour seul reste. O noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !
Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !
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23 septembre 2008
Djebel Amour - Frison Roche
Vous êtes-vous un jour posé le dilemme suivant : Vous devez partir au loin, demain à l’aube, vous devez partir seul(e), sur une île déserte par exemple, et vous ne pouvez emporter qu’une seule chose … Quelle serait-elle ? Vous êtes vous déjà posé la question ? Quel objet vous est si cher que vous ne pourriez aller nulle part en l’abandonnant derrière vous ?
Pour ma part, ce serait un livre, LE livre par essence … « Djebel Amour » de Roger Frison-Roche., paru pour la première fois en 1978. Disponible en Poche « J’ai Lu », n°1225.
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Résumé de la quatrième de couverture :
En 1870, les hasards de la guerre précipitent le destin d'Aurélie Picard, jolie et ambitieuse cousette de province : elle épouse un jeune prince de l'Islam, Si Ahmed Tidjani.
Après une halte à Alger, où son union avec ce prince musulman noir fait scandale, Aurélie découvre, éblouie, une terre sans limites, un soleil inconnu. Et quand la caravane atteint la cité d'Aïn Madhi - qui accueille son prince comme un dieu -, Aurélie se jure de conquérir le cœur de ce peuple.
Elle apprendra l'arabe, portera le saroual ... Et bientôt, pour tous, elle sera Lalla Yamina ...
Aurélie Picard, première Française au Sahara, a vraiment existé et vécu cette aventure de pionnière. Au pied du Djebel Amour se dresse encore … son palais de Kourdane.
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La petite histoire dans la grande Histoire :
« Djebel Amour » de Roger Frison-Roche, c'est l'histoire authentique et pourtant méconnue, d'Aurélie Picard, une jeune femme native de Lorraine, simple employée de maison puis dame de compagnie, fille d'un gendarme, qui épousera, à la suite d'étonnantes circonstances, un jeune prince religieux de l'Islam, le chérif Si Ahmed Tidjani. Elle bravera tous les tabous de son époque en épousant ce prince musulman, chef de harem et noir de surcroit, et cela sans jamais renier sa religion chrétienne.
Cette histoire, qui, je me répète, est authentique se déroule de l’hiver 1870/1871 au 28 Août 1933 et raconte la vie d'Aurélie Picard, jeune blanche à la chevelure couleur des blés, dans le Sahara algérien. Dans le cœur de son époux, Si Ahmed Tidjani, elle sera jusqu’à sa mort en Avril 1897, la seule et l’unique, il répudiera toutes ses épouses pour ne garder qu’elle. Le chérif Si Ahmed Tidjani est un Chef de Tribu en exil en France, il descend du prophète Allah et est le Grand Maître de la confrérie Tidjani, une branche puissante de l'Islam qui fût favorable à l'implantation française en Algérie. Dès son arrivée à Aïn Madhi, Aurélie Picard sera considérée comme la "roumia", c'est-à-dire la chrétienne et son intégration ne sera pas sans difficultés. Elle connaitra beaucoup de douleurs, de drames et de conflits. Elle bravera les pièges des épouses déchues.
Par sa force et sa personnalité, elle deviendra rapidement Lalla Yamina, l'arbitre incontestée de toute la Zaouïa de la communauté musulmane d’Aïn Madhi, une reine incontestée en ces territoires reculés et musulmans de l’Afrique noire, elle construira en plein désert, au pied du Djebel Amour, face au Sahara, son propre palais : Kourdane. Elle régnera sur des centaines de milliers de musulmans à travers l'Algérie, le Mali, le Soudan, le Maroc, le Niger, et sera considérée comme une sainte par eux, et sans jamais renier sa religion chrétienne ...
Elle régnera sur la confrérie Tidjani jusqu'à sa mort le 28 Août 1933, non sans connaître beaucoup de drames. Et, conformément à sa dernière volonté, elle repose à Kourdane, près de la kouba de son époux.
Et, quelque part, c'est un peu grâce à cette femme que la France réussira à s'implanter durablement en Algérie
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Pour les non-initiés :
* Le djebel Amour est une chaîne montagneuse située à environ 350 kms au sud-ouest d'Alger, à vol d'oiseau, s'étire sur les hauts plateaux sahariens sur environ 110 kms et culmine à 2008 mètres au Djebel Ksel.
* Traduction du titre « Djebel Amour » en arabe : le mot « Djebel » signifie "montagne" ; le mot « Amour » - qui, soit dit en passant, n'a rien à voir dans ce cas précis avec le produit de la flèche tirée par Cupidon - vient quant à lui, d'une langue d'origine lybico-berbère plus ancienne encore que l'arabe et signifie probablement "montagnes" également. Donc, le « Djebel Amour » est une montagne dans les montagnes, ce qui décrit bien l’image de prédominance et de pouvoir de ces montagnes dans le paysage local. Ce qui est pourtant, pour une montagne culminant à 2008 mètres est un tout petit peu exagéré. Mais, bon, il faut aussi reconnaître qu’à l’origine de l’Erg du Sahara, il y a plusieurs milliers d'années en arrière, les vieux chérifs de cette époque n’imaginait pas qu'un jour on découvrirait l'Everest.
* « Lalla » est un titre d’honneur accordé au Maghreb, aux femmes de grande famille, aux princesses arabes et … à la Vierge Marie.
* La « Zaouïa » est l’établissement religieux de référence pour l’enseignement et est placée sous l’autorité de la confrérie.
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Pour conclure :
"Il n'y a que le désert qui guérisse le désespoir : on peut y pleurer sans crainte de faire déborder un fleuve." Citation de Ahmadou Kourouma
Cette citation montre que le désert, par ses formes, par ses silences, est aussi un lieu de littérature et un lieu de plénitude. Les romans sur ces grandes étendues de sable sont nombreux et nous pourrions en citer plus d’un qui puisse donner envie à certains de voyager pour découvrir plus intensément ces lieux magiques.
Et si un jour, je devais m'exiler sur une île déserte (drôle d'idée, mais bon …) et que je ne puisse emmener qu'un seul livre, ce serait plus que jamais, celui-là : « Djebel Amour » de Roger Frison-Roche.
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22 septembre 2008
Liberté - Paul Eluard
Ce poème provient du recueil intitulé " Poésie et vérité en 42 "
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
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19 mai 2008
Réactions de Marc Lévy
Comme vous l'avez compris, je suis une très grande fan des livres de Marc Lévy, et j'aime également beaucoup comment l'auteur s'exprime et réagit à ce qui l'entoure ... Je voulais donc vous le faire partager.
Sur la violence : "Quand j'avais 18 ans, on ne pouvais pas traverser la dalle de La Défense. Et la police n'entrait pas à Clichy après 23h. La différence aujourd'hui, c'est qu'on brûle des voitures et qu'avec les caméras, ça se voit de plus loin. La violence urbaine à toujours existé. J'ai l'impression qu'on a affaire à des réseaux plus organisés."
Sur Cannes : "J'adore le cinéma. Mais le festival de Cannes, ce n'est pas vraiment mon truc. J'aime bien le regarder à la télé, mais le côté strass et paillettes m'ennuie un peu aussi ... Pour ce qui est de mon dernier coup de coeur au cinéma, je pense aux "Citronniers", un film sublime."
Sur la Birmanie : "Ce qui est en train de se passer en Birmanie, c'est la naissance d'un drame humanitaire devant lequel on reste impuissants, avec toutefois une certaine lacheté politique. Pas mal de gouvernements de pays occidentaux n'ont eu aucun état d'âme à aller en Irak. Mais on a plus d'états d'âme aujourd'hui à faire des larguages de denrées alimentaires, de peur de violer l'espace aérien de la Birmanie. Il y a 2 millions de personnes en danger de mort imminante, prises en otage par un gouvernement de lâches. Il ne s'agit pas de changer le gouvernement birman. Il s'agit simplement d'aller larguer des vivres. Les grands pays démocratiques sont coupables de non-assistance à peuple en danger. C'est un génocide, passif certes, mais en direct."
Sur les OGM : Ce qui s'est passé à l'Assemblée m'a vraiment énervé. Parce que le débat sur les OGM est capital. A-t-on de vraies raisons de penser qu'en laissant la voie libre aux OGM, on mourra tous d'un cancer dans 25 ans, en ayant au passage engraissé les multinationales de l'agroalimentaire ? Ou est-ce qu'il faut laisser crever les deux tiers de la planète qui, en l'état actuel des choses, ne peuvent pas se nourrir ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais on ne peux pas être à la fois contre les OGM et manifester ensuite contre la fin dans le monde. Quand on est 7 milliards d'êtres humains sur Terre au lieu de 3,5, eh bien il faut trouver des moyens de nourrir tout le monde sans épuiser la planète. Si le débat des OGM devient un débat droite-gauche, c'est un crime de démocratie. Cette problématique devrait être interdite de clivage politique. Il faudrait d'urgence enlever la parole aux politiques, pour la redonner à la société civile."
Une vidéo de son passage à Métro France : http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/05/15/MHHI1GaGAwP...
Une interview dans les locaux de Métro France : http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/05/14/A6olce8gcdv...
Je ne sais pas vous, mais pour ma part, je trouve ses propos assez justes dans l'ensemble. Et en plus, il ne manie pas la langue de bois ... J'aime les hommes et les femmes francs et honnêtes, et Marc Lévy fait partit de ces hommes là.
Enfin, à cette adresse vous pourrez lire le premier chapitre de son tout dernier livre ... "Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites". Sortit le jeudi 15 mai, j'en ai déjà commencé la lecture et je suis déjà accro à vouloir connaître la suite et la fin ... : http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/05/14/Ge4q16ECPlW...
Allez ... j'y retourne !
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26 avril 2008
Djebel Amour - Frison Roche - 1978
Un livre magnifique, l'un des plus beaux que j'ai lu depuis des années, et que j'ai trouvé par hasard chez un bouquiniste des quais de Saône.
Paru chez Flammarion en 1978, chez J'ai Lu en 1983 ...
Contrairement à la plupart de tout ces autres romans, là Frison-Roche ne nous fait pas le récit de ses propres voyages dans ces montagnes où il fait froid ...
Dans ce roman il nous raconte une histoire vraie ... celle d'Aurélie Picard. Une histoire vraie et romanesque comme on en lit peu. Un destin extraordinaire, celui de la première femme Blanche et Blonde sur le chemins du Sahara.
En 1870, Aurélie, fille de gendarme, jeune couseuse de province (à Troyes en Champagne Ardenne), va devenir la dame de compagnie de l'épouse d'un ministre français déplacé à Bordeaux, puis tout quitter pour le désert saharien où elle décédera en 1933.
Elle va tout quitter pour l'amour réciproque et indefectible du chériff d'Ain Madhi. Elle deviendra la seule et unique femme de ce prince musulman et polygame. Elle sera LA Reine incontestée et incontestable de la zaouia d'Ain Madhi, dans ce monde si different du sien.
Elle deviendra l'une des leurs.
Elle deviendra Lalla Yamina, ... LA Tidjania.
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